Monsieur le Président

Monsieur le Président

Parution 19.09.2010 - Lettre 35

 

Nous reproduisons une lettre du 8 septembre 2010 adressée au Président d'une université de France.

Quand un Président d'Université refuse de répondre à une lettre signée de ses enseignants et laisse s'enliser la situation, il génère une grande frustration et de l'inquiétude.

Les fait reportés dans la lettre ci-dessous laissent planer un doute sur la capacité de l'université à répondre aux attentes de ses enseignants, de ses étudiants et de la société civile.

Mais qui, dans nos pays, a le pouvoir pour mandater de véritables commissons d'enquêtes et qui a le pouvoir se sanctionner les délits à la connsaisance ? Ou qui devrait l'avoir ?

Le savez-vous? 

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Le 8 septembre 2010

À Monsieur le Président de l’Université ….

sous le couvert du Doyen de la Faculté de….. 

 

Monsieur le Président,

La thèse de M. xxx a été annulée par la Commission disciplinaire compétente à l’égard des étudiants que vous avez bien voulu saisir. Nous tenons d’abord à vous remercier pour la transmission de ce dossier qui a permis de restaurer le crédit et l’honneur de l’U… Mais xxx n’était pas seulement étudiant en tant que doctorant, il est aussi enseignant depuis une dizaine d’années au sein de la Faculté xxx : à ce titre surtout, les dégâts provoqués par sa fraude s’avèrent considérables et auront du mal à se résorber s’ils ne sont pas d’ores et déjà irréversibles. "

Nous n'avons pas, à ce jour, reçu de réponse de votre part. La gravité exceptionnelle de cette affaire nous amène à vous en soumettre derechef le contenu ainsi que ses derniers développements.

Comme nous vous l'écrivions l'année dernière, cette fraude majeure d'un enseignant a créé des dissensions considérables au sein de la Faculté xxx : d'un côté, nous sommes assez nombreux à penser que le plagiaire n'a plus sa place dans notre composante, d'autre part quelques collègues, amis opiniâtres du fraudeur, considèrent que le scandale réside du côté des dénonciateurs du plagiat, d'autres encore estiment la sanction suffisante et trouvent que nous nous rendons coupables de harcèlement, même si le Professeur agrégé incriminé a été sanctionné en tant qu'étudiant et non en tant qu'enseignant, ce qui est tout de même surprenant.

En 2008, au moment où l'on venait d'apprendre qu'un deuxième fragment de la thèse de xxx était plagié, l'un des membres éminents du Conseil de gestion restreint de la Faculté a résumé le sentiment général, au cours d'une réunion de cette instance, en soutenant que la meilleure solution pour la Faculté serait que le plagiaire donnât sa démission (afin de répondre au "trouble" des étudiants, à la confiance ruinée de ses collègues, et enfin à sa propre souffrance de supporter le regard de la communauté universitaire).

xxx n’a toujours pas cru digne de démissionner, alors même que l'intégralité de sa thèse, comme on le sait maintenant, a été confectionnée au moyen du même procédé frauduleux.

Mais par delà ces dissensions, il importe de saisir chez les étudiants de la Faculté aussi bien que chez les nombreux universitaires français ou étrangers qui sont au courant de cette affaire, l'ampleur de l'émoi et de l'incompréhension provoqués par le cas d'un enseignant qui continue de travailler dans le département et la Faculté où il a commis un tel acte et où il pourrait retrouver tout l'éventail des responsabilités pédagogiques et administratives dévolues au corps enseignant.

Les étudiants, trahis eux aussi par cet enseignant, sont révoltés par son maintien en poste qu'ils interprètent comme l'expression d'un laxisme de l'Université dont ne bénéficierait pas un étudiant coupable du même délit.

En espérant que nous pourrons prochainement prendre connaissance de votre avis et de vos décisions sur cette affaire des plus pénible, nous vous prions de croire, monsieur le Président, à la persistance de nos sentiments dévoués.

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